Tome 1 : Le Vert et Le Noir


 

Telen  

Telen est le territoire où se déroule le premier tome de Vast. Un pays fracturé, partagé entre l’est orc et l’ouest elfe noir.


 

Rapine, capitale des elfes noirs

La ville de Rapine, nichée dans un canyon, est la plus peuplée du territoire des elfes noirs. Ce lieu aride, dépourvu d’eau et de lumière, était plongé dans une obscurité perpétuelle. Aucune lueur du soleil n’y pénétrait jamais. C’était une nuit éternelle, percée seulement par les flammes dansantes des torches et les feux artificiels entretenus par les habitants. Loin des fastes d’une capitale traditionnelle, Rapine ressemblait davantage à une ruche taillée dans la roche qu’à une cité royale. Au fil des siècles, les elfes noirs avaient agrandi le gouffre, sculpté ses parois, creusé des niveaux pour en faire une ville verticale, stratifiée, rendue plus sûre par les travaux de la famille Ganth.
Un quart de la population vivait sur des plates-formes suspendues, reliées entre elles par des ascenseurs mécaniques, des cordes, des escaliers en colimaçon et des viaducs fixés à même la roche. Grâce à l’ingéniosité des Ganth, ces structures tenaient bon malgré l’instabilité du terrain. Chaque niveau avait été pensé, renforcé, calibré pour supporter le poids des habitations et la circulation constante. On y circulait comme dans les rues d’une métropole, mais en trois dimensions : par en bas, par en haut, et souvent en équilibre audacieux entre ciel et abîme. 

 

  

 

Orzinc Capitale des Orcs

À l’est de Telen, enfouie sous les entrailles du mont Daguen, s’étendait une immense grotte soutteraine, vaste comme une plaine, grouillants de soldats orcs, armés jusqu’aux dents. ils portaient cotte de mailles et cuirasse d’argent ; leur front ruisselait sous l’étau d’un armet, leurs cuisses étaient enserrées de cuissards, leurs bras gainés de brassards et de gantelets, et dans leur dos pesait un bouclier de platine dont la forme évoquait étrangement la caisse d’une mandoline. Épée au poing ou pendue à la ceinture, ils arpentaient les ruelles de cette vaste cité souterraine.
Au-dessus de leurs têtes, des stalactites formaient une forêt suspendue, pareille à des conifères de pierre, frôlant une voûte de cristal qui, tel un gigantesque luminaire, diffusait une lumière blanche et constante, simulant un jour éternel. Vers le cœur de la grotte, là où la clarté était la plus vive, s’élevait un château crénelé, flanqué de tours et d’un donjon, entouré d’une clôture de métal et d’une haie impeccablement taillée : demeure principale de la famille impériale. Autour de la forteresse, des jardins organisés en labyrinthes de verdure et ornés de fontaines accueillaient les membres de la cour d’Orzinc, protégés eux aussi par une double enceinte végétale et métallique.
Partout, les gardes impériaux reconnaissables à leur cape verte circulaient avec nonchalance, conversaient, observaient — jamais distraits, toujours sur le qui-vive. Hors des murs du palais, d'autres soldats, vêtus cette fois d’une cape blanche et arborant fièrement le blason de leur seigneur, accompagnaient nobles et dignitaires à travers des avenues bordées de manoirs, de tours élancées et de riches demeures.
Dans le quartier voisin, la bourgeoisie, dont le territoire jouxtait celui de l’aristocratie, devait se munir d’un laissez-passer pour y pénétrer. Néanmoins, les relations étaient facilitées par la présence des gardes aux capes bleues, familiers des ruelles tortueuses, qui fraternisaient souvent avec leurs homologues en blanc. Pour vanter ses affaires à un noble, un bourgeois n’avait qu’à glisser une pièce dans la main d’une cape bleue bien introduite. Ces alliances, quand elles devenaient lucratives, se monnayaient chèrement, surtout lorsque certaines capes blanches, flairant le profit, réclamaient leur part.
Plus loin encore, à la lisière du secteur bourgeois, sur les ponts d’une rivière artificielle nommée les Douves-Jeannes, veillaient les capes rouges. Par deux, ils patrouillaient dans les banlieus d’Orzinc, surveillant les allées et venues de la plèbe. On les croisait souvent dans des quartiers douteux, où d’attrayantes interjections étaient adressées aux badauds. Parfois, ils s’enfonçaient dans les bidonvilles humains, véritables poches d’ombre où survivaient des esclaves dans des masures insalubres. Là, ils imposaient leur autorité par la force, répandant la brutalité dans ces lieux sombres et reculés de la capitale des orcs. 

 


 

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